Il faut comprendre par économie bleue, toutes les activités économiques menées dans les fleuves, les lacs, les berges, les rivages, les cours d’eau, les nappes souterraines, les eaux douces, les fonds marins, les mers, les océans etc.
L’économie bleue est stratégique pour l’Afrique en général et l’Afrique francophone en particulier. Elle occupe une place incontournable.
En effet, les activités économiques menées dans les océans et les mers ainsi que les fonds marins constituent pour nos pays un moyen de booster efficacement leurs économies.
Les secteurs de la pêche et de l’aquaculture sont des potentiels à développer et des pays comme le Sénégal s’illustrent très bien dans ce domaine.
Le Bénin aussi avec le centre Songhaï de Porto-Novo se distingue grâce à un modèle remarquable qui associe production d’énergie, production végétale et aquaculture.
Les autres pays membres du CMAF ne sont pas en reste. Très récemment, le Togo s’est doté d’un nouveau port de pêche qui témoigne bien de l’importance accordée à ce secteur.
En dehors de la pêche et de l’aquaculture, il y a également de réelles opportunités économiques dans d’autres secteurs tels que celui de la biotechnologie qui peut permettre aux Etats du ressort du CMAF de se frayer un chemin sur la voie de l’industrialisation.
C’est un secteur qui a de l’avenir car il peut compter sur la demande suscitée par les industries pharmaceutique et alimentaire.
Malgré tout, d’énormes efforts restent encore à faire et l’un des objectifs du CMAF est de contribuer à consolider le secteur de la pêche et de l’aquaculture par sa professionnalisation. C’est ce qui permettra aux pays de l’Afrique francophone de créer et de valoriser les emplois connexes.
Le secteur de l’économie bleue est un domaine encore sous exploité dans nos pays. Mais quand on sait que cette économie prend en compte non seulement des activités comme le transport maritime, les ports… mais aussi l’aquaculture, la mariculture, les activités portuaires, l’écotourisme côtier, l’énergie bleue, les bioproduits marins ou encore la biotechnologie, l’on peut s’imaginer tous les emplois qui peuvent être générés pour la jeunesse africaine si ce puissant levier est bien activé.
Le secteur de la pêche offre d’énormes potentialités d’emplois surtout au niveau des emplois connexes tels que la transformation et le traitement du poisson, la fabrication et le tissage de filets, etc.
Pour illustrer cette situation, prenons l’exemple du nouveau port de pêche de Lomé doté d’une capacité de 300 pirogues, inauguré le 24 avril 2019. C’est en effet 8 000 emplois qui sont consolidés dont 3 500 transformatrices de poissons, 1 500 mareyeuses et 3 000 pêcheurs. 5 000 nouveaux emplois directs et indirects ont aussi été créés. Ces emplois concernent entre autres, la réparation des moteurs hors-bord et des filets, le traitement de produits halieutiques, la fabrication et vente de glace, la vente de matériel de pêches et l’entretien des installations…
L’Union africaine a d’ailleurs classé l’économie bleue dans ses objectifs prioritaires car elle estime que l’exploitation de son vaste potentiel représente la première aspiration d’une « Afrique prospère ».
Les enjeux auxquels les 21 pays du ressort du Cluster Maritime d’Afrique Francophone doivent faire face sont multiples et variés et cela se comprend aisément.
En effet, l’essentiel du transport de nos marchandises et de nos échanges commerciaux avec le monde se fait par la mer. Aussi, face à la démographie galopante de nos différents pays, nous comptons énormément sur la mer pour tirer les ressources animales et végétales permettant de nourrir nos populations. Mais il n’y a pas que cela. Pour le développement de nos pays par le biais de l’agriculture, l’industrie, la santé, l’exploitation des minerais etc., la mer est encore capable de nous fournir les réserves naturelles et les voies d’importation et d’exportation nécessaires.
Pour toutes ces raisons et dans l’immédiat, les enjeux auxquels nous devons faire face sont d’ordres économique, environnemental et sécuritaire. Il nous faut sécuriser nos espaces maritimes, protéger nos mers afin de pouvoir tirer meilleur parti durablement pour nous-mêmes et pour les générations à venir.
Auteur : le comité de rédaction du CMAF