Il a vu la participation de plus de 80 acteurs économiques d’Afrique et d’Europe, qui ont suivi, avec beaucoup d’intérêt, le développement du sous-thème ayant porté sur le contexte actuel lié à la crise sanitaire et à la crise économique & les potentiels économiques à développer pour une meilleure croissance bleue en Afrique francophone.
En développant ce sous-thème, les intervenants du Bénin, Gabon, Sénégal et Togo ont permis aux participants, de se faire une idée de la situation actuelle de la crise sanitaire et économique dans ces différents pays avant de découvrir leurs potentiels économiques à développer pour une meilleure croissance de l’économie bleue en Afrique francophone. En effet, dans son intervention, le préfet maritime du Bénin, le capitaine de vaisseau Maxime Fernand AHOYO a relevé que la pêche, les énergies renouvelables et les tourismes représentent autant de potentiels que l’on peut développer en vue de la croissance bleue en Afrique francophone.
Cependant, pour y arriver, il est nécessaire de lutter efficacement contre la pêche illégale et promouvoir l’utilisation des énergies renouvelables pour induire la réduction des gaz à effet de serre. Il a aussi mis l’accent sur la création d’emploi pour lutter contre la pauvreté qui représente un frein au développement. À ce jour, 43% de la population totale vivent dans une situation de pauvreté extrême en Afrique subsaharienne. En renforçant le cadre juridique, politique, réglementaire et institutionnel, le préfet maritime du Bénin, pense que certains problèmes liés au développement côtier trouveront des solutions afin de favoriser le développement de l’économie.
En intervenant au titre du Gabon, Son Excellence Monsieur Sayid ABELOKO, ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Gabonaise près la République Togolaise, la République du Bénin et la République du Ghana, a mis en exergue, les conséquences de la pandémie liée à la covid-19 sur l’économie, avant de proposer les bases de la relance économique qui repose sur :
Cette relance de la croissance a-t-il précisé, a pour priorité, l’économie bleue avec les atouts suivants :
Les opérateurs économiques africains ont, avant même le début de la pandémie sur le continent, pris la mesure du risque de propagation du virus et de ses conséquences, observés partout ailleurs dans le monde. Ils ont su adapter avec agilité les plans de continuité d’activité au nouveau contexte sanitaire. Le léger décalage de l’apparition du virus en Afrique par rapport au reste du monde, et l’effort d’anticipation des acteurs publics et privés, ont ainsi permis à l’Afrique de disposer d’une marge de manœuvre suffisante pour encaisser le choc de la crise.
Très tôt, et comme l’a si bien relevé monsieur Ababacar NGOM, administrateur groupe PIRIOU-NGOM-SENEGAL, dans son intervention au titre du Sénégal, les autorités publiques ont adopté des mesures d’urgence sanitaires adaptées aux réalités et au contexte de son pays : mise en place de structures spécifiquement dédiées à la gestion et à la lutte contre la pandémie, instauration de couvre-feux, limitation des rassemblements, fermeture des espaces publics, etc. Au niveau du groupe PIRIOU-NGOM-SENEGAL, en suivant les recommandations du gouvernement sénégalais, la première mesure a été de garantir la protection sanitaire du personnel tout en sauvegardant les emplois. La seconde a été de sécuriser le niveau d’activités et l’approvisionnement des clients. La troisième a consisté à apprendre à se montrer proactif, à développer un sens aigu de l’anticipation des problèmes… et des solutions.
Par rapport aux potentiels économiques à développer pour une meilleure croissance bleue, l’Etat sénégalais mise sur le développement de la pêche artisanale et la sécurité maritime avec d’une part une subvention pour 3 milliards FCFA (1 million par moteur hors-bord) en pêche artisanale. L’objectif est de rendre la pêche accessible aux artisans pêcheurs à revenu faible ou intermédiaire ayant des difficultés d’accès au financement.
D’autre part, le Sénégal a engagé l’acquisition de trois patrouilleurs de haute mer.
Des projets pétroliers offshore du Sénégal tel que le projet SANGOMAR et CNI/SSB (projet de gestion de la base logistique pétrolière et gazière, au port autonome de Dakar) sont autant de potentiels économiques qui participent au développement de la croissance bleue.
Pour améliorer sa position concurrentielle et augmenter sa croissance bleue, le Togo quant à lui, s’est lancé dans des projets de développement du secteur maritime depuis 2014 avec l’adoption d’une stratégie nationale pour la mer et le littoral et un cadre stratégique pour le développement de l’économie bleue maritime et côtière.
En effet, dans son exposé, monsieur Laré Batouth PENN, chef de cabinet du Haut Conseil pour la Mer (HCM) a donné un aperçu des projets maritimes, portuaires et ceux relatifs à la formation et à la sécurité maritime initiés par le Togo et qui concourent au développement de l’économie bleue. Ces projets se présentent comme suit :
PROJETS MARITIMES
FORMATION
PROJETS PORTUAIRES
PROJETS SÉCURITÉ MARITIME
Ce webinaire qui réunissait au-delà des membres des deux clusters, des opérateurs économiques d’Afrique et d’Europe ainsi que des décideurs politiques, était une occasion pour présenter le Cluster Maritime d’Afrique Francophone (CMAF) dont l’un des objectifs est de promouvoir la « place maritime régionale » et soutenir le développement des acteurs économiques du milieu marin, dans une finalité de développement durable. C’est dans ce cadre que le président du CMAF, monsieur Charles Kokouvi GAFAN a procédé à une brève description de l’organisation qu’il préside avant de passer en revue l’essentiel des activités qui ont marqué l’exercice 2019-2020.
Il a terminé sa présentation en relevant que pour le CMAF, l’économie bleue représente un secteur de développement prioritaire en Afrique de l’Ouest et du centre avec 3 axes de développement majeurs : l’économie, l’environnement et la sécurité.
Au niveau du volet économique l’ambition du CMAF est de développer et consolider d’une part les secteurs de la pêche et de l’aquaculture, qui par ailleurs, peuvent être de grands pourvoyeurs d’emplois et d’autre part la logistique et l’aménagement fluvial.
Sur le plan environnemental, l’enjeu consiste à protéger les ressources marines afin de tirer parti durablement tandis que le champ sécuritaire requiert le renforcement de la sécurité maritime, dont la lutte contre la piraterie afin de faire de la région, une destination de choix. Le président GAFAN estime que les synergies à créer entre le CMF et le CMAF peuvent bien porter sur ces 3 axes.
Intervenant à la suite du président du CMAF sur « Comment développer la croissance bleue en Afrique francophone ? Quelles sont les synergies à créer entre les deux Clusters ? Sur quels axes et quels projets concrets ? », Monsieur Frédéric MONCANY DE SAINT-AIGNAN, président du Cluster maritime français a proposé qu’il soit mis en place par le CMF et le CMAF, un groupe synergie qui permettra de travailler sur des projets concrets et des propositions pertinentes pour le développement de l’économie bleue.
Participant à ce webinaire, le ministre togolais en charge de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière a salué cette belle initiative qui permet une émulation d’idées autour des questions liées au développement de l’économie bleue. Il a clôturé cette rencontre en encourageant de pareilles initiatives.