LA PLACE DE L'ECONOMIE BLEUE EN AFRIQUE

Selon Wikipedia, plus de 72 % de la surface de la terre est recouverte d'eau. Selon le document "Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans - horizon 2050" de l'union Africaine, en tant que deuxième continent en termes de superficie et plus grande île, l’Afrique et ses 43 millions de km² couvrent un cinquième de la surface totale de la planète. En comptant ses îles, la longueur totale de son littoral représente plus de 26 000 milles nautiques. Trente-huit (38) pays africains sont côtiers ou insulaires. Le commerce international joue un rôle crucial dans de nombreuses économies africaines, avec plus de 90% des importations et des exportations effectuées par la mer. Au cours des quatre dernières décennies, le volume global des échanges a plus que quadruplé. 90% du commerce mondial et les deux tiers des fournitures en énergie sont effectués par voie maritime. Les océans et les mers du monde entier sont interdépendants et une quelconque action sur un espace maritime ou un domaine de la politique maritime, touchant directement ou indirectement l’espace maritime, peut avoir des effets positifs ou négatifs sur d’autres espaces maritimes ou politiques maritimes.

D'après la "Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique", le « monde bleu » se compose en Afrique d’un vaste réseau de lacs, de rivières et d’étendues marines riches en ressources naturelles.

Plus de 90 % des importations et des exportations africaines transitent par la mer, et plusieurs des corridors commerciaux les plus stratégiques de la planète sont situés en Afrique, renforçant le poids géopolitique du continent. Les eaux territoriales sous juridiction africaine totalisent quelque 13 millions de kilomètres carrés, et le plateau continental s’étend sur environ 6,5 millions de km². Avec une superficie d’à peine 1 850 km², Maurice est l’un des plus petits pays d’Afrique et au monde, mais ses eaux territoriales en font un pays de 1,9 million de km², la taille de l’Afrique du Sud. Autrement dit, sous la mer existe une autre Afrique. C’est donc à juste titre que l’Union africaine qualifie l’économie bleue de « nouvelle frontière de la renaissance de l’Afrique ».

Selon M. Cyrus Rustomjee, expert dans le domaine et chercheur principal au Centre for International Governance Innovation : « L’expansion de la pêche, de l’aquaculture, du tourisme, des transports et des ports maritimes peut contribuer à réduire la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire et énergétique, l’emploi, la croissance économique et les exportations, la santé des océans et l’utilisation durable des ressources marines ».

Le continent couvre 17 % des ressources mondiales en eaux de surface.

Selon une étude de la FAO, la valeur ajoutée brute totale du secteur de la pêche et de l’aquaculture en Afrique est évaluée à 24 milliards de dollars américains, soit 1,6 % du PIB de tous les pays africains. Toujours selon la FAO, ce secteur emploie près de 12,3 millions de personnes, mais est largement sous-exploité. D’après le blog www.ideas4development.org, la professionnalisation du secteur de l’aquaculture et de la pêche est nécessaire. L’idée du Bureau interafricain de ressources animales de l’Union africaine (UA-BIRA) de créer des centres d’excellence pour la pêche et l’aquaculture en Afrique est une piste à consolider. Il faut aussi considérer la valorisation des emplois connexes à ce secteur comme la transformation et le traitement du poisson par la mise en place de modules spécifiques, la fabrication et le tissage local ou sous-régional de filets, etc. Quels autres secteurs économiques constituent les piliers de l’économie bleue en Afrique? Les domaines de l’hydraulique, de la biomasse, des énergies des vagues et marées, etc., peuvent constituer des niches de transformation structurelle pour les industries africaines dans une perspective de développer l’économie bleue. Le parc éco-industriel de Hawassa en Éthiopie est un exemple fructueux d’hydroélectricité. Quelques pays africains ont également investi dans l’énergie houlomotrice qui utilise l’énergie des vagues pour produire de l’électricité. C’est le cas du Cap-Vert. L’Afrique du Sud réfléchit aussi à ce potentiel. Les États africains devraient s’associer pour créer un hub industriel dans ce domaine ! La biotechnologie peut également permettre aux États africains de faire des bonds dans le processus d’industrialisation, qui ne serait plus linéaire. L’économie bleue offre des perspectives d’industrialisation rapide en sautant des étapes et en intégrant le changement climatique et la durabilité dans le processus d’industrialisation. La biotechnologie permet de fabriquer des produits dans les domaines biologique, pharmaceutique ou encore alimentaire, et offre une alternative durable et verte à l’exploitation des hydrocarbures classiques. Tout ceci prouve les potentialités énormes que l’Afrique possède et combien il est important aux pays de l’Afrique Francophone de s’unir afin d’accélérer le développement maritime et toutes les filières co existantes.

Pourquoi le continent africain doit-il faire le pari de l’économie bleue?

L’économie bleue renvoie aux activités économiques menées dans les rivages, les fleuves, les berges, les lacs, les eaux douces, les cours d’eau, les nappes souterraines, les océans, les mers, les fonds marins, etc. Elle prône la conciliation avec la nature par des modèles de production qui se fondent sur la résilience et l’adaptabilité. Négligée, ignorée ou sous-exploitée, l’économie bleue peut constituer un moyen d’atténuer la dépendance africaine à certains acteurs tiers au continent, constituer un panel de solutions africaines aux problèmes africains et décloisonner des activités économiques entre les pays africains. Selon l’Agence mondiale de l’énergie (AIE), d’ici 2020, la valeur économique annuelle des activités énergétiques liées aux affaires maritimes atteindra 2,5 milliards d’euros par an. Les énergies renouvelables de l’océan peuvent fournir jusqu’à 400 % de la demande mondiale actuelle en énergie.


Sources:
Wikipedia | Union Africaine | Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique | Nations Unies Afrique Renouveau | Le blog Idées pour le Développement